Nos balises

Les balises qui suivent cadrent nos engagements au sein du réseau, en expliquant d’une part ce que nous faisons et ce que nous croyons et d’autre part ce que nous voulons.

Ce que nous faisons et ce que nous croyons

Le réseau ADES veut permettre l’auto-organisation et l’engagement d’un maximum de personnes pour transformer la société. Nous nous constituons à l’image du monde auquel nous aspirons : en autogestion, de manière horizontale et anti-autoritaire. Autrement dit, l’auto-organisation comme manière de prendre nos affaires et nos luttes en mains. Pour tendre vers ce but, nous cherchons à ce que chacun.une puisse prendre part aux décisions et expérimentons divers outils de fonctionnement collectif (assemblées, facilitation de nos espaces,…). 



Nous n’avons pas de projets clé en mains, mais nous sommes de celles et ceux – de plus en plus nombreux·ses – qui pensent et pratiquent des alternatives crédibles et tangibles. Ce foisonnement permet d’esquisser les bases d’un monde différent, en changeant les critères de référence : non plus le marché mais le partage, non plus la concurrence mais la solidarité, non plus la compétition mais le commun. Il est plus que jamais nécessaire et précieux de partager, discuter et diffuser ces idées. 

Nous savons cependant que cela ne suffira pas : nous avons conscience que c’est aussi dans la lutte et la résistance que se créent des lendemains désirables. Nous connaissons la nécessité de préserver ce qui peut encore l’être et d’affronter le vieux monde pour lui arracher des nouveaux acquis. Le réseau cherche donc à toujours marcher en s’appuyant sur deux jambes : celles des alternatives à construire et celle des luttes et résistances à mener.

Nous croyons que ce sont les luttes collectives et les mouvements sociaux qui permettront de changer le monde dans lequel nous vivons, profondément et durablement. Notre but est dès lors de participer à la construction et au renforcement de mouvements sociaux démocratiques et combatifs, en y apportant notre énergie collective et en y proposant des pratiques et des réflexions.  

Nous ne croyons pas que la solution aux enjeux sociaux et écologiques viendra du monde politique ou économique. Nous croyons en l’auto-organisation collective et dans des mouvements sociaux forts et organisés afin de changer les rapports de force et amener une inflexion radicale de l’organisation sociale et des modes de production. 

Nous comprenons qu’il peut être parfois pertinent d’utiliser les institutions pour obtenir des changements, mais nous privilégions la construction de notre propre puissance collective, au sein de mouvements autonomes. Nous cherchons à faire bouger les lignes politiques et stratégiques au travers de mobilisations sociales.

Au sein du réseau et dans les mouvements auxquels nous contribuons, nous avons la volonté d’être ouvert·e·s à une large gamme de tactiques combinées (création d’alternatives, mouvement de masse, action directe, désobéissance, (auto)formation, soutien et solidarités concrètes, actions médiatiques, etc.). Nous pensons qu’il est possible et nécessaire de développer des stratégies ensemble, de façon solidaire et complémentaire, en s’adaptant à la situation.

Nous sommes solidaires d’autres luttes que celles que nous menons et nous voulons nouer des alliances légitimes dans le respect des identités et stratégies de chacune d’entre elles, en prenant donc soin de ne pas les invisibiliser et en amenant au centre la parole des premièr·e·s concerné·e·s. 



Le Réseau cherche à être suffisamment organisé — sans être rigide — pour servir d’incubateur militant ou de catalyseur d’initiatives de personnes ou de groupes motivés. 

Le Réseau rassemble plein de personnes, d’énergies, d’idées, de ressources (expérience, matériel, administrative…). Des groupes peuvent s’y former, lancer des initiatives, projeter des actions, s’autonomiser. Bienvenue aux (idées de) projets, d’alternatives ou d’actions qui se reconnaissent dans l’ADN du réseau et pensent y trouver d’autres compagnons et compagnes de route. Nous croyons que les mouvements les plus forts sont constitués de plusieurs groupes qui se complètent les uns les autres. Nous avons des divergences, mais nous nous construisons avec une constellation d’élaborations, d’initiatives et d’actions qui donnent plus de puissance à nos pratiques. Nous voulons être un des multiples espaces où regrouper une force collective qui soit plus que la somme des parties qui le constituent.

Face à un pouvoir qui isole et déprime, sachons être joyeux·ses et solidaires. Nous cherchons à insuffler de la joie dans les mobilisations, mais aussi dans nos espaces de débats et d’apprentissages…  L’alegria militante signifie pour nous le fait de pouvoir lutter avec de l’enthousiasme et une certaine dose d’humour même quand tout est grave, triste, usant. Il s’agit aussi de prévoir des moments pour se rencontrer, nouer des liens, s’amuser. Cela nous rend plus fort·e·s face à ceux et celles qu’on combat.

Pour nous, changer la société suppose de s’attaquer au capitalisme, au patriarcat et au racisme en tant que systèmes combinés d’oppression et d’exploitation. C’est aussi chercher à déconstruire les multiples autres dominations qui structurent nos sociétés : cishétéronormativité, validisme, classisme, colonialisme… (pour ne citer qu’eux).

Nous essayons également de questionner toujours plus nos pratiques et nos privilèges, afin de permettre à tou·te·s celleux qui le désirent de militer avec nous dans des conditions non oppressives et émancipatrices. Nous sommes en chemin dans ces pratiques et nous apprenons à nous remettre en question. Nous réalisons ce travail de questionnement collectivement autant grâce à des apports théoriques que via des situations concrètes et vécues. 

Nous avons par exemple décidé de créer ensemble des outils pour énoncer explicitement les comportements oppressifs et dominants et proposer des alternatives, à s’approprier collectivement, comme « BASTA balises anti-oppressives pour une travail de soin autogéré« .

Nous cherchons à construire des dynamiques sociales autonomes (de l’Etat, d’organisations institutionnalisées, de partis politiques…). Nous ne recevons (ni ne demandons) aucun subside de l’Etat. Basé sur la débrouille, le réseau est en grande partie autofinancé (par nos activités, des dons, le prix libre…), à l’exception de financement ponctuel lié à des projets spécifiques.

Ce que nous voulons

  • Nous voulons vivre dans une société qui garantisse réellement la dignité et l’égalité économique et sociale pour toutes et tous, où chacun·e a le droit à un logement, à un revenu, à une formation émancipatrice, à se nourrir, à s’habiller, aux soins de santé, aux transports, aux services publics, à la culture, à un environnement sain.  

  • Nous voulons une démocratie réelle – permettant aux populations de décider de leurs propres destinées- où les prises de décisions sont collectives et où chacun·e a son mot à dire. Nous voulons des institutions qui soient contrôlées par la population, pour garantir qu’elles répondent aux besoins des gens.  

  • Nous voulons la fin de la destruction du vivant et de la planète et en finir avec la folie productiviste et consumériste du capitalisme. Nous voulons la fin du pillage systématique des ressources naturelles et la fin de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. People and planet, not profit! 

  • Nous voulons la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous et la régularisation de tou·te·s les sans-papiers. Nous  sommes opposé·e·s aux centres fermés, aux expulsions et aux diverses polices des frontières. Nous souhaitons contribuer à la construction d’un large mouvement antiraciste, décolonial et antifasciste, pour en finir avec le racisme systémique et le racisme d’État. 

  • Nous voulons l’égalité des genres et un monde dans lequel chacun.e doit pouvoir vivre librement son identité de genre et sa sexualité, sans être confronté·e à la discrimination. Nous prenons part et soutenons les luttes féministes et LGBTQI+.

  • Nous voulons une société où chacun·e puisse vivre en paix et en sécurité. Nous pensons que les institutions policières et carcérales ne sont pas la solution, mais font aujourd’hui partie du problème.